De 1944 à 1978, Hydro-Québec est gérée par cinq commissaires, l’un d’eux agissant comme président. Les dirigeants optent pour un mode de gestion collégial qui s’avère particulièrement efficace dans la période d’expansion spectaculaire que la Société d’État connaît à partir de 1960.
C’est d’abord Jean-Claude Lessard (1904-1971) qui dirige la Société pendant neuf ans et qui lui apporte sa rigueur dans la gestion. Il prend le pari d’appuyer une innovation technologique majeure : le 735 kV. Au cours de cette même période, le commissaire Jean-Paul Gignac (1922- ) joue un rôle de premier plan, notamment, dans la francisation de l’entreprise, dans la création de l’Institut de recherche (IREQ) et dans la mise en place à Hydro-Québec d’une politique de « faire-faire » en matière d’ingénierie. Cette mesure s’avère vite un stimulant à la création et à l’essor des bureaux de génie-conseil québécois.
Roland Giroux (1913-1991) succède à Jean-Claude Lessard et dirige la Société d’État pendant huit ans. Conseiller financier de plusieurs premiers ministres du Québec dans les années 1960 et 1970, il joue un rôle-clé dans le financement de l’achat des distributeurs privés d’électricité, par Hydro-Québec, au début des années 1960. Il apporte à l’entreprise ses vastes connaissances des milieux financiers à une époque où elle s’engage dans le plus important et le plus coûteux projet de son histoire : l’aménagement des rivières de la Baie James.
Robert A. Boyd est le premier ingénieur francophone à être engagé par Hydro-Québec après sa création en 1944. Il fait toute sa carrière dans l’entreprise. À compter de 1960, il est associé à tous les grands dossiers d’Hydro-Québec. Principal artisan de l’intégration des distributeurs privés et des coopératives d’électricité, il gravit tous les échelons de la hiérarchie jusqu’au poste de président. À titre de président- directeur général de la Société d’énergie de la Baie James (SEBJ), il contribue largement au succès de la phase 1 de l’aménagement de la Grande Rivière, à la Baie James.