Churchill Falls, un choix déchirant
Pour le premier ministre, Daniel Johnson, la poursuite des travaux du complexe Manic-Outardes selon le calendrier prévu et le devancement de l’aménagement des rivières tributaires de la baie James sont préférables à une participation aussi importante d’Hydro-Québec à l’aménagement d’une ressource située au Labrador, cette partie du territoire du Québec cédée à Terre-Neuve par le Conseil privé de Londres, en 1927. Aussi, c’est « le couteau sur la gorge », déclare le premier ministre, le 6 octobre 1966, qu’il consent finalement à donner son aval à Hydro-Québec non sans que la société d’État lui ait donné l’assurance que le projet de Churchill Falls constituait la solution la plus économique pour répondre aux besoins croissants d’électricité des Québécois.