Un ingénieur visionnaire
Fils d’un riche marchand de bois de Trois-Rivières, Robert Oliver Sweezey s’intéresse au potentiel du Saint-Laurent, particulièrement dans la région de Beauharnois, et ce, dès le milieu des années 1920. Il est vite convaincu que le débit du Saint-Laurent est suffisamment important pour compenser largement la faible hauteur de chute (quelque 24 mètres). Le projet a trop d’envergure pour l’époque ; Sweezey entend donc le réaliser en trois étapes. Il prévoit également, 30 ans d’avance, l’emplacement et le débit d’eau qu’il faut réserver à une éventuelle canalisation du Saint-Laurent.
Pour effectuer efficacement le dragage du canal de Beauharnois, il invente une drague à succion qui portera d’ailleurs son nom. S’il n’a pas le bonheur de terminer lui-même la construction de la centrale de Beauharnois, il a au moins la satisfaction de constater que la drague qu’il a mise au point est associée, au fil des ans, à des travaux d’envergure un peu partout dans le monde : l’Exposition universelle de Montréal de 1967, la construction du pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine, des opérations de dragage dans le port d’Éleusis (en Grèce), etc.