Les conséquences possibles sur le corps d’un choc électrique

Le corps humain est un bon conducteur d’électricité ; ça veut dire qu’un courant électrique peut le traverser facilement. Lorsque le passage du courant à travers le corps est accidentel, on parle d’un accident électrique ou d’une électrisation.

Un choc peut provoquer des spasmes musculaires

Les muscles sont stimulés par l’électricité. L’effet dépend de l’intensité du courant qui les traverse et du type de muscle.

Tout le monde a déjà ressenti une sensation de fourmillement, de picotement, sans blessure. Ces effets surviennent quand des courants d’une intensité aussi faible que 0,25 milliampère (mA) entrent dans le corps.

Quand un courant de plus de 10 mA traverse des muscles fléchisseurs, comme ceux de l’avant-bras qui ferment les doigts, le courant provoque une contraction soutenue. La victime peut être incapable de lâcher la source de courant. La durée du contact risque alors d’être plus longue… augmentant la gravité du choc.

Quand un courant de plus de 10 mA traverse des muscles extenseurs, le courant provoque un spasme violent. Si les muscles touchés sont ceux des cuisses qui éloignent les membres du corps, la victime peut être projetée, parfois sur plusieurs mètres !

Les muscles, les ligaments et les tendons peuvent être déchirés au moment de la contraction due au choc électrique. Les tissus peuvent aussi être brûlés si un choc dure ou que l’intensité du courant est élevée.

Un choc peut causer un arrêt cardiaque

Quand un courant de 50 mA passe par le cœur, il peut causer un arrêt cardiaque.

Le cœur est aussi un muscle, dont les battements servent à pomper le sang. Le rythme de ses battements est réglé par des impulsions électriques ; ce sont ces impulsions que l’on détecte pour produire un électrocardiogramme. Si un courant provenant de l’extérieur du corps passe par le cœur, il peut masquer les impulsions qui le font battre et déranger son rythme. Cette irrégularité s’appelle une arythmie, qui peut aller jusqu’à une désorganisation totale du rythme cardiaque, la fibrillation ventriculaire.

Quand le cœur est en fibrillation ventriculaire, il ne pompe plus : il n’y a plus de circulation sanguine. La victime perd rapidement conscience et meurt si le rythme cardiaque normal n’est pas rétabli au moyen d’un appareil, le défibrillateur.

L’arythmie peut survenir au moment du choc, mais aussi dans les heures qui suivent l’électrisation.

Les muscles, les ligaments et les tendons peuvent être déchirés au moment de la contraction due au choc électrique. Les tissus peuvent aussi être brûlés si un choc dure ou que l’intensité du courant est élevée.

Un choc peut causer des brûlures aux tissus et aux organes

Quand un courant de plus de 100 mA traverse le corps, il laisse des marques aux points de contact avec la peau. Au-delà de 10 000 mA (10 A), des brûlures graves surviennent qui peuvent nécessiter l’amputation d’un membre touché.

Certaines brûlures électriques sont faciles à reconnaître, car elles ressemblent aux brûlures dues à un contact avec la chaleur. D’autres semblent anodines mais ne le sont pas : ce sont de tout petits cratères calcinés qui signalent la présence de brûlures internes plus graves.

En effet, les brûlures électriques sont souvent causées aux organes internes. Elles sont provoquées par la chaleur dégagée quand le corps résiste au passage du courant. Les lésions internes peuvent donc être beaucoup plus graves que les blessures apparentes ne le laissent supposer.

Les conséquences des brûlures internes sont souvent graves : cicatrices, amputations, pertes de fonction, pertes sensorielles et même décès. Par exemple, si beaucoup de tissus sont détruits dans le corps, ils produisent de grandes quantités de déchets. Les reins peuvent être gravement atteints, et des problèmes circulatoires peuvent survenir.

Un choc peut perturber le système nerveux

Les nerfs sont des tissus qui offrent une très faible résistance au passage du courant. Une électrisation qui touche les nerfs peut avoir différentes conséquences : douleur, picotements, engourdissement, faiblesse, difficulté à bouger un membre atteint. Ces effets peuvent disparaître peu à peu ou être permanents.

L’électrisation peut également avoir un effet sur le système nerveux central. Au moment du choc, la personne peut éprouver un état de stupeur, de l’amnésie (perte de mémoire), des convulsions, même un arrêt respiratoire.

Les dommages à long terme aux nerfs et au cerveau varient selon l’importance de la lésion et peuvent se manifester jusqu’à plusieurs mois après le choc. Ce type de dommages peut aussi entraîner des troubles psychiatriques.

Un choc peut avoir d’autres effets inattendus

Les organes qui sont touchés par le passage du courant entraînent différents malaises qui peuvent se manifester dans les semaines ou les mois suivant l’accident. Par exemple, le passage du courant dans les yeux peut provoquer des cataractes qui apparaissent à plus ou moins long terme.