Stratégie et initiatives en faveur de la biodiversité
Les installations d’Hydro‑Québec couvrent plus de 31 000 km2 et sont
présentes dans la plupart des écosystèmes québécois. Fiduciaire d’un important
patrimoine naturel, l’entreprise est en relation directe avec la biodiversité.
Hydro‑Québec est consciente de l’impact de ses activités sur l’environnement et se
donne le devoir de tenir compte de la biodiversité dans ses actions et décisions afin de
continuer à réduire son empreinte environnementale et de contribuer à l’effort collectif
en faveur de la biodiversité.
Vidéo : La biodiversité, le propre de notre énergie
Durée : 1 minute 58
secondes
Les emprises offrent de bonnes possibilités de mise en valeur de la
biodiversité.
Découvrez comment réaliser des aménagements favorisant la
biodiversité dans les emprises de lignes de transport.
Ce plan d’action concrétise notre engagement envers la nature, la protection de la
biodiversité étant au cœur de la lutte contre les changements climatiques.
Nos actions misent sur une collaboration plus étroite avec les municipalités, les
communautés autochtones et les autres parties prenantes externes en vue de protéger
les milieux de grande valeur écologique ainsi que les espèces vulnérables et
menacées, tout en assurant la fiabilité du réseau électrique.
Le Plan d’action s’articule autour de trois grands thèmes :
La gestion et la conservation des habitats terrestres et aquatiques favorables à la biodiversité dans ses installations
La réduction de la fragmentation grâce à la connectivité des écosystèmes
La réalisation d’aménagements favorisant la biodiversité et les usages polyvalents en collaboration avec les collectivités locales et les communautés autochtones
Voici quelques‑uns des moyens, mis en place dans le cadre de notre Plan d’action.
Le Programme de verdissement d’Hydro‑Québec vise à favoriser la biodiversité, à améliorer la canopée, à accroître la résilience aux changements climatiques, à améliorer le cadre de vie des collectivités et à soutenir l'innovation en matière de verdissement et de durabilité.
Ce programme se divise en deux volets
Projets hors installations d'Hydro‑Québec
Arbres Canada gère ce volet en soutenant les projets de verdissement des municipalités, MRC, communautés autochtones et organismes légalement constitués. Les projets doivent présenter un intérêt collectif et générer des retombées positives.
Un comité de sélection évalue les projets en fonction des objectifs et des modalités du programme (financement maximal de 50‑k$ pour les projets sélectionnés). Exemples de projets potentiels‑: plantation d'arbres indigènes, création de haies brise-vent, verdissement de cours d'écoles, etc.
Préparez‑vous, la plateforme d’information sera accessible sur la page Web d’Arbres Canada dès
juin 2025 !
Il sera possible de soumettre une demande à partir
de septembre‑2025 sur la page Web d’Arbres Canada.
Projets dans les installations d'Hydro‑Québec
Ce volet vise à encourager les initiatives favorisant la biodiversité dans les emprises de transport et autres propriétés d'Hydro-Québec dans le cadre d’ententes et de partenariats avec les municipalités, les communautés autochtones et les organismes sans but lucratif (OSBL). Exemples ds projets potentiels‑: aménagement de friches et de prairies, établissement de jardins pour pollinisateurs, création de petits milieux humides, réalisation d’aménagements fauniques, plantations de végétaux compatibles, etc.
Un comité de sélection évaluera les propositions en fonction des objectifs et des modalités du programme (financement d’entre 10 et 50 k$).
Les emprises de transport en milieu urbain sont nombreuses et
offrent un potentiel très intéressant pour la mise en place
d’aménagements favorables à la biodiversité. L’établissement de
jardins fleuris, la plantation d’arbres et la création d’abris pour
la faune ne sont que quelques exemples d’aménagements durables. Les
emprises aménagées permettent aussi de favoriser la connectivité
entre les milieux naturels et semi-naturels.
Des projets pilotes en cours, menés en collaboration avec plusieurs
municipalités, visent l’aménagement d’emprises. Hydro‑Québec
réalisera également dans la prochaine année un projet vitrine dans
Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles afin que les municipalités
puissent voir ce que pourrait donner de tels aménagements sur leur
territoire.
Aménagement du parc des Closeries,
dans l’arrondissement d’Anjou, à Montréal.
En partenariat avec des chercheurs et chercheuses de la Chaire de recherche
CRSNG/Hydro‑Québec sur le contrôle de la croissance des arbres de
l’UQAM, Hydro‑Québec a créé des bancs d’essai à
Saint-Bruno-de-Montarville et à Saint‑Lambert. L’objectif est de
tester, sur une période de 15 ans, des approches novatrices de maîtrise de
la croissance des arbres. Ces approches visent à faire évoluer les pratiques
en maîtrise de la végétation en favorisant une meilleure cohabitation entre
les arbres situés en milieu urbain et le réseau de distribution aérien.
À l’automne en 2020 et en 2021, 360 arbres de 6 espèces aux
caractéristiques architecturales différentes ont été plantés sur les
terrains de notre centre administratif de Saint-Bruno-de-Montarville pour
former une forêt expérimentale. Dès qu’ils auront atteint une taille
appropriée, nous effectuerons différentes interventions visant à leur donner
une forme plus compatible avec le réseau électrique.
Voici les six espèces qui composent la forêt expérimentale :
Érable argenté (Acer saccharinum)
Orme Accolade (Ulmus « Accolade »)
Micocoulier occidental (Celtis occidentalis)
Févier d’Amérique inerme (Gleditsia triacanthos var.
inermis)
Catalpa de l’Ouest (Catalpa speciosa)
Chêne à gros fruit (Quercus macrocarpa)
Forêt expérimentale à
Saint-Bruno-de-Montarville
Approches étudiées
Quatre types d’approche de maîtrise de la croissance
sont explorées :
Installation de tuteurs métalliques qui dirigent les branches
des jeunes arbres afin qu’elles poussent suffisamment loin des
fils électriques et réduisent les besoins en élagage.
Pose de bonnets sur la tige dominante de l’arbre pour inhiber sa
croissance, de sorte qu’il se développera plutôt de façon
latérale au lieu de croître à la verticale (méthode de
l’ombrage).
Réalisation de coupes dirigées créant une fourche basse lorsque
l’arbre est encore jeune.
Combinaison des approches précédentes.
À Saint‑Lambert, ville reconnue pour sa riche forêt urbaine, le banc
d’essai porte sur six arbres situés directement sous le réseau de
distribution. Les approches seront testées dès 2023, car les arbres
implantés ont une bonne hauteur.
Les résultats du projet aideront aussi l’entreprise à conseiller les
municipalités qui désirent augmenter leur indice de canopée pour qu’elles
sélectionnent des arbres à la fois compatibles avec le réseau et conformes à
certains principes de biodiversité, entre autres parce qu’une forêt urbaine
composée d’espèces variées offre une meilleure résistance aux maladies, aux
ravageurs et aux extrêmes climatiques.
Hydro‑Québec met à la disposition du public de
bons outils qui permettent de choisir
le bon arbre ou arbuste au bon endroit. Son répertoire recommande
des végétaux qui n’entreront pas en conflit avec le réseau de distribution
d’électricité, précise la distance à maintenir entre eux et fournit toutes
sortes d’autres renseignements. En suivant ce guide, on s’évite bien des
désagréments tout en contribuant à diminuer le nombre et la durée des
pannes d’électricité.
Dans un secteur propice au caribou forestier, une mesure
d’atténuation novatrice a été réalisée par Hydro‑Québec
dans le cadre du projet de construction de la ligne
Micoua-Saguenay, soit le rehaussement des conducteurs sur une
dizaine de kilomètres de façon à maintenir un corridor de
connectivité entre des forêts de qualité pour le caribou
forestier au nord-ouest de la ligne et une réserve de
biodiversité au sud-est.
Dans ce corridor, nous déployons aussi des efforts particuliers
pour réduire la largeur des chemins ayant servi à la
construction en reboisant les bas-côtés après les travaux. Cette
mesure est arrimée avec les initiatives gouvernementales pour le
rétablissement de cette espèce vulnérable. Un suivi
environnemental servira à vérifier l'efficacité de cette mesure
inédite.
Les installations hydroélectriques peuvent constituer un obstacle à la
migration des anguilles en montaison, lorsqu’elles nagent à contre-courant
pour rejoindre les lacs et rivières où elles se développeront. Les pentes
abruptes créées par les barrages peuvent en effet les empêcher de parvenir à
destination. Pour les aider, Hydro‑Québec a installé trois passes à
anguilles : une en 1997 au barrage de Chambly, sur la rivière Richelieu,
pour faciliter la migration vers le lac Champlain et deux à la centrale de
Beauharnois en 2002 et en 2004 pour faciliter le passage jusqu’au lac
Ontario. Un suivi annuel en montre l’efficacité. On profite du transit des
anguilles dans ces passes pour les dénombrer, les mesurer ou les marquer, de
façon à en apprendre davantage sur cette espèce encore peu connue des
scientifiques.
Les turbines hydroélectriques constituent également des obstacles à la
migration des anguilles dans le sens contraire, en dévalaison, lorsqu’elles
quittent les lacs et rivières pour retourner dans la mer des Sargasses en
vue de se reproduire. Quoique la majorité des anguilles réussissent à
franchir les turbines sans problème, il n’existe pas à l’heure actuelle de
solution satisfaisante pour éliminer complètement le risque de mortalité
dans les grands cours d’eau tels que le fleuve Saint-Laurent.
Hydro‑Québec effectue de la recherche dans ce domaine depuis le milieu
des années 1990. Pour optimiser ses efforts, elle a cofondé en 2013, avec
ses partenaires Ontario Power Generation (OPG) et la New York Power
Authority (NYPA), le Centre de recherche sur le passage de l’anguille, qui
est coordonné par l’Electric Power Research Institute (EPRI). On peut ainsi
tester et évaluer différentes technologies visant à guider les anguilles
dans leur dévalaison et à les éloigner des turbines. Les rapports annuels du
Centre de recherche sont accessibles au public. Il y a de bonnes raisons
d’espérer des résultats intéressants de ces travaux au cours des prochaines
années.
Vidéo : Prouver la présence de l’anguille dans
la rivière Batiscan
Durée :
2 minutes 45 secondes
En 2021, Hydro-Québec s’est associée à
la Nation huronne-wendate et à d’autres partenaires du milieu pour réaliser
des travaux d’inventaire afin de confirmer la présence de l’anguille dans la
rivière Batiscan à la suite de signalements émanant notamment de la Nation
huronne-wendate. On a ainsi repéré 74 anguilles. Jusqu’en octobre 2018,
Hydro-Québec exploitait l’aménagement hydroélectrique de Saint-Narcisse
situé dans cette rivière.
Le nerprun cathartique, une espèce
exotique envahissante
L’introduction et la propagation des espèces exotiques envahissantes
(EEE) constituent une menace pour la biodiversité. Celles qui sont
nuisibles ont d’immenses impacts écologiques, sanitaires et
financiers. Certaines, comme la berce du Caucase, sont même
dangereuses pour la santé humaine.
À Hydro‑Québec, nous avons à cœur de protéger la biodiversité
qui caractérise les milieux forestiers, ruraux, urbains et
périurbains. À cette fin, nous prenons des mesures concrètes qui
sont conformes à notre stratégie d’entreprise sur la biodiversité et
à notre plan d’action sur la biosécurité et les EEE.
Hydro‑Québec adopte une approche globale dans l’ensemble de
ses activités en matière de biosécurité et de gestion des espèces
exotiques envahissantes. En intégrant de bonnes pratiques, elle
s’engage à limiter au maximum la dispersion des espèces
envahissantes dans le cadre de ses interventions sur le territoire
de manière à éviter d’être un vecteur de leur introduction ou de
leur propagation.
Vidéo : Sensibilisation aux espèces exotiques
envahissantes
Dans le cadre de la construction du complexe hydroélectrique de la Romaine,
Hydro‑Québec a proposé la transplantation d’iris, en collaboration
avec la communauté innue d’Ekuanitshit. Ces iris sont utilisés en médecine
traditionnelle innue et ajoutent une nouvelle fonction écologique aux
milieux humides aménagés.
Transplantation d’iris utilisés en
médecine traditionnelle innue, en collaboration avec la communauté
d’Ekuanitshit
Le site retenu pour la transplantation est une ancienne sablière
qu’Hydro-Québec a convertie en milieu humide et présentait un
potentiel intéressant pour accueillir les plantes médicinales
autochtones. En effet, étant situé en bordure de la route de la
Romaine, il est facile d’accès pour les travaux de transplantation
et la récolte éventuelle des plants généralement assurée par les
aînés de la communauté.
Pour s’adapter aux changements climatiques, Hydro‑Québec doit
être en mesure de poursuivre l’exploitation du potentiel de
production d’énergie de base de l’hydroélectricité afin de soutenir
l’intégration de sources d’énergie intermittentes et ainsi
contribuer à la stratégie de décarbonation du Canada.
Dans ce contexte, il est important de disposer des connaissances
adéquates des écosystèmes aquatiques gérés par Hydro‑Québec.
En plus d’assurer la conformité réglementaire, l’acquisition de
connaissances vise à permettre à l’entreprise de déployer ses
efforts dans des initiatives qui permettront de faire face aux
enjeux prioritaires énoncés dans la Stratégie en faveur de la
biodiversité.