Le début d’une aventure

Pour bien des Québécois, le 14 avril ne constitue pas à première vue une date particulière. Pourtant, cette date revêt une grande importance, puisqu’elle marque la création d’Hydro‑Québec. La naissance de ce fleuron québécois est notamment le résultat d’une première bataille menée par la population et le gouvernement du Québec contre les entreprises privées qui contrôlent la production d’énergie dans la province. Les motifs d’insatisfaction de la population envers ces entreprises sont nombreux : tarifs inégaux et souvent très élevés, services peu fiables et variant selon la localité, refus d’électrifier certaines régions rurales, etc.
La loi 17 : une innovation sociale
Sous l’impulsion populaire, le gouvernement libéral d’Adélard Godbout décide de prendre le taureau par les cornes. Pour réaliser son projet de nationalisation, il adopte la loi 17 créant la Commission hydroélectrique de Québec, mieux connue sous le nom d’Hydro‑Québec. Véritable innovation sociale, cette loi permet concrètement à l’État québécois d’exproprier les actifs de la Montreal Light, Heat and Power Consolidated, une entreprise particulièrement vorace qui détient le monopole du gaz et de l’électricité dans la région montréalaise.
Hydro‑Québec hérite ainsi de plusieurs propriétés dont quatre centrales en activité, soit la centrale de Beauharnois, la centrale des Cèdres, la centrale de Chambly ainsi que la centrale de Rivière‑des‑Prairies. Elle prend aussi possession des bureaux situés dans le « Power Building », sur la rue Craig, maintenant la rue Saint‑Antoine.
Si la nationalisation est d’abord réalisée à l’échelle montréalaise, la loi prévoit déjà son expansion. C’est le début d’une aventure entreprise il y a 75 ans !
Visionnez la capsule historique La nationalisation de l’électricité : la naissance du Québec moderne :

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