Déclassement des installations de Gentilly-2
Gestion des déchets radioactifs solides et du combustible irradié
En plus du combustible irradié, les centrales nucléaires produisent divers types de déchets radioactifs solides qui se distinguent principalement par leur degré de radioactivité.
Les déchets de faible et de moyenne activité radiologique sont entreposés dans les installations de déchets situées sur le site de Gentilly-2, soit dans l'aire de stockage des déchets radioactifs et, depuis 2009, dans une installation de gestion des déchets radioactifs solides. Le combustible irradié est entreposé dans l'aire de stockage à sec. La gestion des déchets radioactifs et du combustible irradié met en œuvre des procédures de radioprotection et de surveillance environnementale rigoureuses visant à assurer la protection du personnel, de la population et de l'environnement.
Statistiques clés
0,05 % Proportion des déchets radioactifs de faible activité produits par la centrale nucléaire de Gentilly‑2 par rapport aux autres producteurs canadiens
2,26 % Proportion des déchets radioactifs de moyenne activité produits par la centrale nucléaire de Gentilly‑2 par rapport aux autres producteurs canadiens
4 % Proportion des grappes de combustible utilisées durant l’exploitation de la centrale nucléaire de Gentilly‑2 (1983‑2012) par rapport à l’ensemble des grappes utilisées dans les centrales nucléaires du Canada.
* Selon l'Inventaire
des déchets radioactifs au Canada 2019 de Ressources naturelles Canada
Aire de stockage (ASDR)
L'ASDR a été construite à la même époque que la centrale, aux fins de l'entreposage des déchets radioactifs solides. Il est prévu de transférer l'ensemble de son contenu à l'installation de gestion des déchets radioactifs solides d'ici 2024. Ce transfert aura comme avantage d'optimiser la zone de surveillance et de conserver ces déchets dans des modules plus récents.
Installation de gestion des déchets radioactifs solides (IGDRS)

Cette installation, qui a été construite en deux phases distinctes, compte plusieurs enceintes hors sol. Depuis 2009, les principaux déchets à y être entreposés sont :
- les déchets de faible activité radiologique se composant de chiffons, de gants, d'habits légèrement contaminés, de vadrouilles, de filtres mécaniques ;
- les déchets de moyenne activité radiologique, constitués de résines de purification et de pièces d'équipements ayant servi dans les systèmes nucléaires.
Aire de stockage à sec du combustible irradié (ASSCI)
Le combustible nucléaire irradié a été retiré du cœur du réacteur de Gentilly‑2 en 2013, après avoir séjourné en piscine pendant environ sept ans. Au terme de cette période, le combustible a été transféré dans les modules de stockage à sec CANSTOR, à l'intérieur du périmètre sécurisé de la centrale.
Depuis décembre 2020, un total de près de 130 000 grappes de combustible irradié ont été confinées à l'intérieur des modules de stockage à sec CANSTOR de l'ASSCI. Elles y resteront jusqu'à ce qu'un site de gestion à long terme soit prêt à accueillir l'ensemble des grappes de combustible irradié de tous les exploitants de centrales nucléaires du Canada.

Gestion à long terme des déchets radioactifs
Politique actualisée, stratégie adoptée
Dans le cadre du processus d’examen de la Politique canadienne en matière de gestion des
déchets radioactifs et de déclassement, le ministre de l’Énergie et des Ressources
naturelles du Canada a mandaté la Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN) pour
travailler en collaboration étroite avec les peuples autochtones et le reste de la
population canadienne en vue d’élaborer une Stratégie
intégrée pour les déchets
radioactifs. Le 31 mars 2023, au terme d’une consultation publique
d’une durée de deux
ans, le ministère a rendu publique sa politique
renouvelée en matière de
gestion des
déchets radioactifs et de déclassement
. Le 5 octobre 2023, elle confirmait par
voie de
communiqué qu’elle accueillait favorablement les recommandations émises dans la
Stratégie
intégrée pour les déchets radioactifs
. L’ensemble des recommandations tiennent
compte des données tirées d’une analyse comparative internationale, de l’inventaire des
déchets radioactifs au Canada, des évaluations techniques et des estimations de coûts,
ainsi que de toutes les activités de concertation tenues depuis 2021.
Combustible nucléaire irradié
La Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN), dont Hydro‑Québec est membre, a vu le jour en 2002, aux termes de la Loi sur les déchets de combustible nucléaire. Sa mission : élaborer et mettre en œuvre une méthode socialement acceptable, techniquement sûre, écologiquement responsable et économiquement viable pour la gestion à long terme du combustible irradié au Canada.
En 2007, le ministre des Ressources naturelles du Canada a approuvé la méthode de stockage recommandée par la SGDN, appelée Gestion adaptative progressive (GAP). La GAP se présente à la fois comme une méthode technique et un système de gestion qui pourront être modulés au vu des progrès de la science et de la technologie ou suivant l'évolution des politiques publiques. L'objectif ultime de la GAP est le confinement et l'isolement du combustible nucléaire irradié dans un dépôt géologique en profondeur.
En 2008, la SGDN a organisé une consultation nationale en vue de définir le processus qui serait utilisé pour sélectionner un site de stockage géologique. Le processus proposé au terme de cet exercice a fait l'objet de consultations en 2009. Entre autres, la SGDN a tenu des séances d'information dans quatre provinces canadiennes, dont le Québec (Montréal, Trois-Rivières et Québec). Le processus de sélection retenu a été lancé en 2010. Une vingtaine de propositions ont été examinées, et la SGDN procède actuellement à l'évaluation préliminaire des deux sites qui sont encore en lice. L'annonce du choix définitif d'un site est attendue prochainement.
La Stratégie intégrée pour les déchets radioactifs prévoit que la SGDN poursuive ses travaux visant la réalisation du projet de dépôt géologique en profondeur.
En savoir plus sur les travaux de
la SGDN
Déchets radioactifs de moyenne activité
La Stratégie
intégrée pour les déchets radioactifs adoptée en 2023 est venue
confirmer
qu’en plus d’élaborer et de mettre en œuvre une solution pour la gestion à long terme du
combustible irradié, la SGDN prend également la responsabilité d’appliquer une solution
de stockage des déchets radioactifs de moyenne activité. Le stockage dans un dépôt
géologique en profondeur est la solution recommandée par la SGDN au terme des
consultations publiques menées un peu partout au Canada.
Déchets de faible activité radiologique
La
Stratégie intégrée pour les déchets radioactifs prévoit que les
producteurs ou
propriétaires de déchets radioactifs de faible activité conservent la responsabilité de
mettre en œuvre le plan de stockage à long terme, en conformité avec les meilleures
pratiques internationales et compte tenu des caractéristiques et du volume des déchets,
de la proximité des installations d’entreposage provisoires existantes, de l’acceptation
des collectivités et des considérations techniques pertinentes. Pour la gestion à long
terme, une solution de construction d’installations de stockage près de la surface fait
partie des recommandations formulées dans la stratégie.
« La possibilité de mettre en œuvre des installations appartenant à plusieurs producteurs de déchets ou des installations régionales centralisées devrait également être étudiée afin de trouver le juste équilibre entre le nombre d’installations et la distance de transport des déchets. Des installations régionales centralisées pourraient permettre de réaliser des économies d’échelle et garantir aux petits producteurs de déchets un accès équitable. Les installations régionales pourraient être provinciales, elles pourraient être associées à plusieurs provinces et il pourrait y en avoir plus d’une dans une même province, suivant plusieurs facteurs tels que le volume de déchets, les distances de transport et les coûts. »
« Les producteurs et les propriétaires de déchets seraient chargés d’élaborer des plans plus détaillés de mise en œuvre, de manière ouverte et transparente, et en s’appuyant dès le départ et de façon continue sur un programme de concertation, conformément à la Politique. »
– Société de gestion des déchets nucléaires,
Stratégie
intégrée pour les déchets radioactifs, p. 59