L’une des six aires de travail dégagée au site EiCw-002 est située à proximité de deux foyers, chargés de fournir éclairage et chaleur pour la confection des outils nécessaires. Les nombreux éclats de pierre mis au jour dans cette aire témoignent du façonnage de burins et de forets qui ont ensuite servi à fendre, à percer, à graver, à gratter et à corroyer.
Deux fosses ont été creusées près des personnes qui travaillaient autour du feu. L’une d’elles, désignée « fosse 3 », est au centre des aires d’activité. Elle contenait peut-être du brai végétal accessible pour l’ensemble des artisans.
Le travail de l’écorce et du bois
Les artisans des canots travaillaient intensément l’écorce de bouleau et le bois. Il fallait corroyer ces matières, surtout les pans d’écorce, pour les assouplir. Puis on découpait des morceaux et on perçait les bords avec des burins, parfois remplacés par des alènes ou des forets. On grattait ensuite certaines parties de l’écorce avec des burins pour faciliter le pliage et fendre des éclisses de bois.
Les fosses ont vraisemblablement eu deux fonctions distinctes : préparer le brai végétal pour le calfeutrage et créer de la vapeur pour courber des éclisses de bois. Une aire de travail était réservée à chacune de ces deux fonctions à l’une des deux extrémités du canot selon les données recueillies sur le terrain par les archéologues.
Ici, le travail de réparation a été réparti sur deux ou trois jours : collecte de l’écorce de bouleau appropriée, préparation du brai à calfeutrer et fendage d’éclisses de bois.
L’aire fouillée englobe les aires de travail extérieures liées aux canots. Les archéologues n’ont pu repérer l’espace destiné à la vie domestique.
Plusieurs pierres à corroyer et broyeurs, disposés en concentration, indiquent l’endroit où se trouvait le canot. Ce dernier reposait sur du sable emprunté aux berges de la rivière. Les artisans ont sans doute employé le sable pour niveler la surface de travail et maintenir le canot en place pendant sa construction. Malgré la dispersion par le vent, du sable était encore présent dans le sol.
D’autres zones, elles aussi à proximité de feux, étaient réservées à la taille de blocs de pierre. Elles contiennent plusieurs fragments de même taille, surtout de quartzite grossier. La fracture des fragments résulte de coups sur une surface plane. Les archéologues croient que ces fragments ont été utilisés comme supports ou appuis sous des écorces, le bois ou les peaux afin de faciliter le perçage ou le rainurage. Il est tout aussi possible que ces pièces aient été placées entre des lattes de bois au moment du façonnage ou de la transformation.